Réunis en marge de la Table Québec-régions, les présidentes et présidents des Conférences régionales des élus du Québec ont réagi au mémoire déposé par la Fédération des Chambres de commerce du Québec (FCCQ) sur le projet de loi no 34, qui vise entre autres l’adaptation et la modulation des interventions de l’État sur le territoire.
Pour les CRÉ, il est aberrant que la FCCQ propose que l’occupation et la vitalité des territoires ne fasse pas partie des priorités du gouvernement du Québec, notamment par l’adoption du projet de loi no 34. Pour les présidentes et les présidents, il est illusoire de croire qu‘une approche administrative puisse permettre à elle seule la souplesse et l’adaptation nécessaires des outils de développement aux réalités des diverses régions qui composent le territoire québécois.
Est-ce que Montréal, Gatineau, Gaspé, Saint-Cyprien et Saint-Guy vivent les mêmes réalités? Est-ce que l’État intervient de la même façon avec les grandes entreprises, les PME et les très petites entreprises? Poser la question c’est y répondre.
Dans un contexte où plusieurs régions sont déjà en rareté de ressources humaines qualifiées, il est réducteur de voir l’occupation du territoire sous l’angle d’une seule dynamique liée à la disponibilité de la main-d’oeuvre. Car l’occupation et la vitalité des territoires interpellent la mission sociale de l’État, qui doit se soucier non seulement de l’accès au travail et de la rentabilité de ses investissements, mais aussi de protection de l’environnement, de développement culturel, de la mise en valeur du patrimoine et des conditions d’épanouissement des populations réparties sur des territoires très différenciés.
Cette mission sociale doit être le reflet du souhait d’une partie importante de la population de vivre en régions éloignées et intermédiaires, ainsi que dans les petites villes et villages tout en disposant d’un niveau acceptable d’égalité des chances en matière de développement.
Contester les moyens, c’est une chose. Refuser de reconnaître l’importance de prioriser le développement et la vitalité des territoires, constitue un manque flagrant de vision intégrée. C’est de s’attaquer à la force du Québec et de ses régions !
Au sujet des Conférences régionales des élus
Chacune des 21 Conférences régionales des élus est l’interlocuteur privilégié du gouvernement en matière de développement régional pour le territoire ou la communauté qu’elle représente. La CRE est une instance composée d’élus municipaux qui s’adjoignent des représentants des divers secteurs socioéconomiques et des communautés autochtones pour favoriser la concertation des principaux intervenants et assumer la planification du développement regional.