Joliette, le 25 avril 2012 – Cinq organismes qui œuvrent dans les domaines du bâtiment durable, de la protection de l’environnement et de la défense des consommateurs ont décidé de sonner l’alarme.
Réagissant au projet de nouvelles normes d’efficacité énergétique pour les constructions résidentielles, sous l’autorité de la Régie du bâtiment du Québec (RBQ), Équiterre, Écohabitation, Archibio, l’Union des consommateurs et l’Association des consommateurs pour la qualité dans la construction craignent que cette révision du Code de construction du Québec, attendue depuis plus de quinze ans, ne crée plus de torts que de bien si elle demeure inchangée.
Dans le mémoire qu’ils ont conjointement signé et acheminé à la RBQ, ces organismes déplorent l’absence de test d’infiltrométrie obligatoire dans le projet de règlement. Ce test permet d’évaluer l’étanchéité à l’air et de vérifier, notamment, que la vapeur contenue dans la maison ne risque pas de stagner à l’intérieur des murs, et de les détériorer lentement mais sûrement.
La nouvelle norme fera en sorte que les acheteurs de maisons neuves devront débourser quelques milliers de dollars supplémentaires pour vivre dans une maison plus efficace au plan éco-énergétique, ce qui est une excellente avancée. Cette mise à niveau aurait même dû se faire il y a très longtemps. Cependant, sans test d’infiltrométrie, l’amélioration des normes risque de n’apporter au bout du compte aucun gain d’efficacité énergétique. Pire, si les murs se dégradent à cause des effets combinés d’une plus grande isolation et d’une mauvaise étanchéité à l’air, non seulement les économies d’énergie ne sont plus garanties, mais l’on risque en plus de créer des problèmes de condensation, de pourrissement et de santé, à cause des moisissures!
Les cinq organismes ont envoyé une proposition à la RBQ. Ils demandent la mise en place d’un test d’infiltrométrie pré-gypse par échantillonnage, touchant, pendant la période initiale, 10% des quelques 35000 maisons construites chaque année au Québec. Ce pourcentage pourra être réévalué, en fonction des taux de réussite des tests constatés sur le terrain. Ce chiffre est raisonnable puisque ce sont précisément 10% des maisons neuves actuelles, en processus de certification Novoclimat, qui font l’objet d’inspections systématiques. On peut imaginer que l’actuelle cohorte d’inspecteurs dévoués aux maisons Novoclimat pourrait prendre en charge l’infiltrométrie de ces quelques milliers de maisons neuves.
Les 3 millions de dollars alloués par le Fonds Vert à la Régie du Bâtiment du Québec pour la mise en oeuvre de ce nouveau règlement doivent bénéficier aux citoyens qui s’apprêtent à faire construire leur habitation. Il serait regrettable qu’après tant d’années d’efforts, la nouvelle norme rate sa cible.