Saint-Gabriel-de-Brandon, le 20 mars 2013 – Quelles pourraient être les dérives des OGM agroalimentaires, alors que l’Industrie nous vante les mérites des semences transgéniques? Ce forum sur les dérives des OGM agroalimentaires tenu le 15 mars à Sherbrooke visait à fournir aux producteurs agricoles, aux agronomes et aux citoyens les observations scientifiques accumulées sur le développement de ces entreprises de la biotechnologie. Cent cinquante personnes dont les AmiEs de la Terre de Brandon n’ont pas manqué ce rendez-vous historique. André Nault, président des AmiEs de la Terre de l’Estrie, ardent défenseur d’une alimentation sans OGM depuis plus de 13 ans et instigateur du 1er Marché de solidarité régionale au Québec a organisé ce rassemblement. « Votre persévérance et votre rigueur, monsieur Nault est exemplaire» déclare Claire Bolduc, présidente de Solidarité rurale. André Nault et Michel Bégin, Ph.D. virologue spécialisé en génétique virale ont porté plainte à l’Agence d’inspection des aliments en février 2012. La plainte était supportée par 14 études scientifiques de 13 auteurs différents, études vérifiées par des pairs. Cette plainte faisait suite au document suivant «Preuves relatives aux effets nocifs des OGM agroalimentaires»*, document appuyé par 138 études et publications différentes.
Nous avons raison de nous inquiéter lorsqu’on voit sur le marché, le dernier-né, le maïs SmartStax 2011 contenant 8 transgènes produisant six insecticides et tolérant deux herbicides : le Roundup et le Liberty Link, puisqu’aucune étude ne permette de tester la synergie de ces différentes toxines combinées sur la santé des humains. Lors des conférences, il a notamment été question de la toxine BT, un insecticide très utilisé, surtout dans la culture du maïs. « Un chercheur de l’Université de Sherbrooke a démontré que la toxine BT traversait la paroi intestinale de la mère et on la retrouvait dans le sang du foetus. Que le transgène et la toxine BT se retrouvent dans la circulation sanguine c’est trop pour moi. On devrait arrêter la production des OGM », souligne le virologue Michel Bégin.
Sur le territoire québécois, on retrouve 45% de la production du maïs GM et 37% de la production de soya GM. L’innocuité décrite par l’industrie ne tient pas la route concernant la santé des humains, des animaux, des sols et des cours d’eau. Toutes les parties de la plante ainsi modifiée se développe avec tous les contaminants qui ont servi à sa transformation. Ces plantes et leurs dérivés se retrouvent dans la chaine alimentaire. Certaines formulations de Roundup induisent des perturbations endocriniennes relate Louise Vandelac et André Nault. Les préoccupations des conférenciers concernent diverses dérives tant environnementales que technologiques et sociales. La luzerne transgénique est déjà en demande d’homologation auprès de l’Agence canadienne d’inspection des aliments et cette agence s’apprête à donner son accord à sa commercialisation. Nous avons chaudement accueilli la position de l’UPA dans ce dossier. Il y a eu une résolution nationale en décembre 2012 à l’effet d’interdire l’homologation et la commercialisation de la luzerne transgénique au Canada.
Qu’adviendra-t-il?
Devant ce sombre portrait, que pouvons-nous faire pour assurer l’avenir de notre agriculture et sauvegarder une certaine autonomie menacée par la technologie et la politique des OGM? Voilà des pistes d’action à la portée de la plupart d’entre nous :
Acheter local et connaître nos producteur; Exiger l’étiquetage de la présence d’OGM sur les produits en épicerie; Encourager l’organisation de Marchés de solidarité; Exiger d’introduire la notion du principe de précaution à l’Agence canadienne d’inspection des aliments; Décréter des zones protégées des OGM; Développer, soutenir et diffuser l’agroécologie; «Brisons la loi du silence» a proclamé Claire Bolduc pour conclure ce 1er forum. «Si on se tait nous laissons le pouvoir aux autres» a poursuivi madame Bolduc. Si nous voulons une agriculture qui nous ressemble, nous devons faire un choix éclairé de ce que nous mangeons. Nous devons manger pour nous nourrir et non pas pour s’empoisonner.
•Consultez http://www.portail.atestrie.com Lutte aux OGM