Lanoraie, le 6 juin 2014- Plus de 100 citoyens de Lanoraie ont assisté le 3 juin dernier à la soirée d’information organisée par le comité de vigilance Hydrocarbure (CVH) Lanoraie en compagnie des 60 marcheurs pour les peuples de la Terre-Mère. Ce sont des militants de tous âges, partis le 10 mai de Cacouna pour un périple de 700 km suivant le tracé proposé du pipeline Énergie-Est de TransCanada afin de renforcir les efforts de mobilisation et de résistance au Québec. C’est tout un contrat que de marcher autant et à chaque jour ou presque… Ils ont un courage incroyable. Plusieurs ont des blessures ou ampoules aux pieds, et ils continuent quand même. De l’énergie et de la motivation, ils en ont en grande quantité. Et les gens qui les reçoivent méritent aussi notre admiration, mentionne une marcheuse. Le regroupement de mobilisation de Lanoraie souhaitait rassembler la population afin de conscientiser le plus de gens possible sur les risques et dangers potentiels reliés au passage d’un Oléoduc à Lanoraie, et éviter l’isolement des personnes aux prises avec une transaction de TransCanada Énergie Est ou de Enbridge.
Lors de cette soirée, le maire, Gérard Jean a rassuré les citoyens présents en leur rappelant qu’une résolution du conseil municipal a été prise à l’unanimité, le 10 mars dernier, dans laquelle, le conseil s’oppose de façon catégorique et énergique à ce que l’oléoduc passe sur le territoire de la municipalité de Lanoraie. Monsieur Jean a aussi annoncé que la MRC de D’Autray a adopté une résolution d’appui unanime par les 15 maires de la MRC, le 9 avril dernier. « Le transport du pétrole par oléoduc nous empêchent de sortir de la dépendance du pétrole. Les véritables enjeux sont liés non pas au moyen de transport, mais à ce qui est transporté », faisant allusion aux énergies alternatives. La salle a chaudement applaudi le maire et le conseil municipal d’avoir une pris une position ferme dans ce dossier.
Ce projet d’exploitation des sables bitumineux de l’Alberta est le plus grand projet industriel de la planète et l’un des plus grands contributeurs aux changements climatiques. Le pétrole transitant par l’oléoduc Énergie Est augmenterait les émissions canadiennes de gaz à effet de serre de plus de 29 millions par année, soit l’équivalent de 6 millions de véhicules sur nos routes, ce qui contribue allègrement au réchauffement climatique. Le pôle Nord sera libre de glace en été vers 2015-16 déclare Gilles Côté, directeur du Conseil régional de l’environnement de Lanaudière. Les prévisions d’augmentation de la température au XXIe siècle s’établissent à 4°C voire plus. Le niveau des océans devrait se relever d’au moins un mètre, selon le dernier rapport du Groupe international d’experts du climat (GIEC). Aurons-nous la capacité d’adaptation?
Jean-Pierre Gagnon, directeur général de l’organisme des bassins versants de la Zone Bayonne se dit aussi hautement préoccupé par la situation et en parfait appui à la municipalité de Lanoraie. « Ce projet d’oléoduc transiterait non seulement par la réserve écologique des Tourbières de Lanoraie mais aussi, au nord du lac Saint-Pierre et par la connectivité des ruisseaux et des rivières se jetant toutes au fleuve, le plus petit incident aurait immédiatement un impact sur le fleuve.
Marielle Boisjoly, porte-parole du CVHLanoraie, défenderesse de l’eau potable à Lanoraie depuis l’ère de la Bande-à-Bonn’Eau explique : « La traversée du pipeline sur nos terres lanaudoises et particulièrement à même nos tourbières lanoroises obligent une revendication pour la protection de la faune, de la flore exceptionnelle et de la durabilité et le vieillissement sain de nos réserves d’eau souterraines. C’est plus de 1.1 million de pétrole brut qui traversera ce lieu privilégié que nous chérissons et que nous protégeons depuis 1988». Le tiers du territoire de Lanoraie est un milieu humide. Imaginons l’impact d’un déversement sur l’ensemble des conduits souterrains d’eau potable et de l’environnement. Vous souvenez-vous qu’en 2010 au Michigan, un déversement de 20 000 barils a atteint la rivière Kalamazoo? Que la compagnie Enbridge est responsable de plus d’une fuite par semaine depuis les 10 dernières années ? Devons-nous prendre ce risque?
Sylvie Ouimet membre du CA de la société de conservation des-Tourbières-de-Lanoraie ajoute qu’il est inconcevable d’imaginer la moindre petite fuite de pétrole dans les Tourbières-de-Lanoraie ». Avec tous les efforts de conservation auxquels la Société a dû faire face depuis près de 25 ans, on souhaite que les 2 paliers gouvernement considèrent les lois de protection du territoire déjà établies. Pour ces raisons, le 14 février dernier, la Société a adoptée à l’unanimité une résolution contre le projet d’oléoduc de TransCanada Est. Il est inconcevable de sacrifier nos milieux humides, nos terres agricoles et nos eaux sous-terraines au profit des entreprises peu soucieuses de notre santé et de notre qualité de vie
Vincent Brouillette, citoyen de Lanoraie et conseiller municipal, résidant dans la zone convoitée par TransCanada mentionne « qu’il faut garder à l’esprit que plus de 70 % du territoire ne possède pas d’alimentation d’aqueduc municipal, les risques de déversement sont non-tolérables ». « Aujourd’hui, avec la venue des marcheurs pour la Terre-Mère, nous pouvons enfin nous sentir épaulé par d’autres citoyens du Québec pour éviter de nous retrouver avec cette nuisance éternelle à laisser en héritage à nos enfants ».
Le documentaire «20 000 puits sous les terres», réalisé par France Mercille et Luce Cloutier présente les témoignages de citoyenNEs ayant vécus les impacts des 1ers puits forés par fracturation pour explorer le potentiel de gaz de schiste, près de la rivière Richelieu. Il y a 29 puits forés au Québec prêts pour l’exploitation du gaz ou du pétrole de schiste, souligne France Mercille. Les ciyoyenNes se mobilisent pour faire comprendre aux compagnies qu’il n,y a pas d’acceptabilité sociale. Également, il faut voir un documentaire récent «Les porteurs de pétrole», démontrant la mobilisation des 8 municipalités de la Haute Côte-Nord, le 2 juin 2014 s’opposant au projet de la construction d’un port pétrolier à Cacouna.
Tous les citoyens de la région et du Québec sont invités à se mobiliser contre le projet Énergie Est de TransCanada et à signer la pétition de la campagne nationale du Regroupement Vigilance Hydrocarbures du Québec, Coule pas chez-nous! et nulle part ailleurs accessible en ligne http://www.coulepascheznous.com. Les marcheurs pour les peuples de la Terre-Mère traverseront Montréal et Laval pour se rassembler lors d’un grand Pow Wow à Kanehsatake, le 14 juin 2014. Les marcheurs donneront ensuite le flambeau au prochain groupe qui se rendra à Ottawa manifester devant le Parlement. Les marcheurs de L’Ontario prendront ensuite la relève…
http://www.peuplespourlaterremere.ca/