Saint-Esprit, le 17 octobre 2014 – La Table régionale des organismes communautaires de Lanaudière est très inquiète d’une décision prise la veille par le conseil d’administration de la Conférence régionale des élus Lanaudière qui, si elle est appliquée, aura comme impact de retarder le versement de financement pour des projets financés dans le cadre du Plan d’action régional pour la solidarité et l’inclusion sociale (PARSIS).
Projet portés par des organismes qui luttent contre la pauvreté
Dans le cadre du PARSIS, des organismes communautaires autonomes se sont engagés dans un processus important avec plusieurs partenaires pour établir des priorités locales, pour établir des concertations et des mobilisations autour d’enjeux portant sur la pauvreté et finalement pour convenir des sommes à distribuer au niveau des différentes initiatives. Après tout ce travail effectué afin de trouver des solutions aux enjeux touchant la pauvreté sur les territoires des différentes MRC, la CRÉ annoncera aux organismes communautaires autonomes (OCA) et autres partenaires de la région qu’elle pourrait retarder le versement de subventions malgré les ententes existantes avec les porteurs de ces projets. De plus, il faut noter que dans la région Lanaudière, les organismes luttant contre la pauvreté se retrouvent très souvent dans des situations financières précaires, n’ayant pas accès à un financement adéquat. Pour ces groupes, il s’agit encore d’une décision qui viendra mettre en péril leur fragile équilibre.
Impacts considérables pour la réalisation des projets et pour la population lanaudoise
Pour bon nombre de projets, cette décision créera de l’incertitude auprès des OCA, pourrait mener à des coupures dans l’offre d’activités et finalement, à la fin prématurée de plusieurs initiatives qui devaient se terminer au printemps 2015. Pour le coordonnateur de la TROCL, Hugo Valiquette : « Ce qui est déplorable dans la situation, c’est qu’en premier lieu, cette décision de la CRÉ aura des conséquences sur la population desservie par tous ces projets initiés dans le cadre du PARSIS.»
Changement dans les versements de la part du Ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale
Ce qui mène la CRÉ à cette décision est le fait que le MESS a unilatéralement changé les conditions de financement établies dans le PARSIS. Cela aura pour effet que la CRÉ n’aura pas les liquidités nécessaires pour remplir ses obligations auprès des nombreux porteurs de projets. Toutefois, le coordonnateur explique: « À la TROCL, nous comprenons la situation concernant les liquidités. Or, la CRÉ gère plusieurs fonds, a beaucoup d’expérience dans ce domaine, et selon nous, il aurait été préférable de trouver une solution pour assurer la réalisation des projets et non pour sursoir aux versements. Voilà une autre décision gouvernementale qui a pour effet de cibler les populations les plus vulnérables de notre société. »
Lien de confiance ébranlé envers la CRÉ Lanaudière
Bien que chacune des ententes signées avec la CRÉ Lanaudière stipule que le financement sera octroyé si cette dernière reçoit les sommes du Gouvernement du Québec, la décision de retarder les versements dans le cadre des projets financés par le PARSIS ébranlera grandement le lien de confiance envers le bailleur de fonds. Il s’agit d’un précédent important pour bon nombre d’organisme qui reçoivent du financement via la CRÉ. Cela sèmera beaucoup d’inquiétude dans la région. Et en plus, « comment la CRÉ pense-t-elle que les organismes déjà sous-financés pourront réaliser les projets sans le financement qui leur avait été confirmé par entente? » se demande Hugo Valiquette.
La TROCL demande à la CRÉ de revoir sa position
En conclusion, la TROCL demande aux administrateurs et administratrices de la CRÉ de revoir leur décision de retarder les versements de subvention tel que prévu dans les ententes signées afin d’assurer aux organismes communautaires autonomes mobilisés dans la lutte à la pauvreté de pouvoir poursuivre les projets qu’ils ont mis en place grâce au PARSIS.