Joliette, le 27 avril 2015 – Sur les coups de midi vendredi, dans le cadre de la Marche mondiale des femmes(MMF) 2015 et son thème « Libérons nos corps, notre terre et nos territoires », plusieurs militantes à travers le monde ont organisé des actions pour sensibiliser la population au travail précaire des femmes et dénoncer l’irresponsabilité des États et des entreprises qui sacrifient les droits humains, la justice sociale et environnementale au nom d’intérêts économiques et au profit des grandes entreprises.
En solidarité avec les femmes d’ici et d’ailleurs, soixante-dix femmes des groupes de femmes de Lanaudière suivants se sont mobilisés pour une marche silencieuse autour de la Place Bourget à Joliette : Centre Arc-en-ci-elle, Centre Au cœur des femmes, Centre Avec des Elles, Centre de femmes Marie-Dupuis, Comité condition féminine du STTCSSSNL-CSN, La CLEF Perspective nouvelle, Maison Pauline Bonin, Centre de femmes Montcalm, Regroup’elles, Centre F.A.M. des Moulins, Maison d’accueil La Traverse. Elles ont marché par une température peu clémente accompagnée d’Action dignité Lanaudière et du Mouvement d’éducation populaire autonome de Lanaudière, portant Martine, symbole créé en 2010, et brandissant des affiches pour dénoncer les conditions de travail précaire des Lanaudoises : revenus, temps partiel, etc. Le travail décent pour les femmes est indispensable pour une réelle égalité entre les sexes.
Il est important de rappeler que ces actions se tiennent à la mémoire des milliers de travailleuses et travailleurs, en majorité des femmes, qui ont perdu la vie, ainsi que les milliers de blessées, dans l’effondrement du Rana Plaza, un édifice abritant des ateliers de confection textile au Bangladesh, le 24 avril 2013. Cette tragédie est devenue le symbole de l’exploitation des femmes qui travaillent pour des salaires de misères et dans des conditions dangereuses.
Dans la région de Lanaudière, le marché de l’emploi confine encore les femmes dans des emplois stéréotypés et cette réalité a un impact sur leur revenu d’emploi. En effet, les trois principales fonctions assumées par des femmes sont : secrétaires, vendeuses et caissières. (Conseil du statut de la femme, 2006). Elles accusent aussi un revenu hebdomadaire moyen moins élevé (683,82$) que celui des hommes (919,95$) (SYLIA, 2015). De plus, depuis plusieurs années, le taux d’emploi à temps partiel est beaucoup plus élevé chez les Lanaudoises (27,5%) que chez les Lanaudois (12,4%) (Statistiques Canada, 2008) et cette tendance est toujours bien présente au Québec :
« En février, 16 800 emplois (+0,4%) s’ajoutent au marché du travail québécois, alors que l’emploi reste stable au Canada. Cette croissance est uniquement attribuable à l’emploi à temps partiel (+17000); celui à temps plein demeure inchangé. Par ailleurs, le gain d’emploi profite davantage aux femmes (+11900) qu’aux hommes (+4800). Les travailleurs de 25ans et plus (+16600) bénéficient presque exclusivement de cette progression. » (Institut de la statistique du Québec, 2015).
Depuis 2000, la MMF est un mouvement mondial d’actions féministes rassemblant des groupes et des organisations de la base œuvrant pour éliminer les causes à l’origine de la pauvreté et de la violence envers les femmes. Au fils des années, la MMF est devenue un mouvement permanent et incontournable, ancré dans des mobilisations locales. Les femmes de la MMF ont su inspirer une vaste mobilisation internationale, qui s’organise tous les 5 ans. La MMF rallie les femmes dans une cinquantaine de pays.