Berthierville, le 1 avril 2015 – À la fin du mois de février, le ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques a publié Vers une gestion optimale des fosses septiques, un document dans lequel la Municipalité régionale de comté (MRC) de D’Autray est citée en exemple. Cette enquête du gouvernement avait pour but de produire un portrait global de la gestion des installations septiques au Québec.
Dix municipalités du territoire délèguent l’application de l’article 13 du Règlement sur l’évacuation et le traitement des eaux usées des résidences isolées (Q-2, r.22) à la MRC. Le service Environnement propose ainsi des actions dans le but d’optimiser la gestion des fosses septiques et mieux protéger le milieu de vie des citoyens. Leur rôle est, entre autres, de veiller à leur entretien et favoriser leur pérennité, pour maintenir les performances épuratoires de l’installation septique, pour détecter les cas de contamination de l’environnement et pour s’assurer que les dispositifs déficients sont mis aux normes.
Le plan de gestion des matières résiduelles de la MRC, adopté en 2003, prévoyait l’inventaire des installations septiques dans le but de calculer la masse de boues produites et éventuellement à mettre en valeur. La vidange systématique des installations a été considérée comme la méthode la plus efficace pour effectuer un inventaire précis. Dans le but de réduire la fréquence des vidanges et pour améliorer le suivi de l’état des installations, la MRC a instauré le mesurage des boues et de l’écume.
« Informer les citoyens est essentiel, puisque plusieurs propriétaires d’installation septique ignorent le fonctionnement de celle-ci. Pour plusieurs, une fosse septique qui est pleine doit être vidangée; or ils ignorent qu’une fosse l’est toujours », explique M. Gaétan Gravel, préfet de la MRC et maire de Ville Saint-Gabriel.
Toutes les fosses septiques réputées conformes dans les municipalités participantes doivent obligatoirement être mesurées pour déterminer si une vidange est nécessaire. Le mesurage se fait à l’aide d’une tige graduée utilisée pour mesurer l’écume et un outil muni d’une sonde et d’une poignée pour mesurer l’épaisseur des boues. Si l’écume mesure plus de douze centimètres, la fosse doit être vidangée. Si l’écume mesure moins de douze centimètres, le mesurage de la couche de boues est effectué. La sonde émet un signal sonore dès qu’elle entre en contact avec la boue.
Grâce à la corde graduée qui relie la sonde à la poignée, la distance jusqu’au fond de la fosse est mesurée pour déterminer l’épaisseur de la boue. Le mesurage ne dure pas plus de cinq minutes. Les données de la mesure sont enregistrées dans un ordinateur de terrain pourvu d’un GPS. Les données sont géolocalisées réduisant de beaucoup les risques d’erreur. Un manifeste indiquant le résultat de la mesure est ensuite remis au propriétaire. Ce document précise également s’il est nécessaire d’effectuer une vidange et indique, au besoin, la date de la vidange. Les données sont ensuite transférées automatiquement dans une base de données maison et entrées manuellement dans un logiciel spécialisé.
En 2013, le mesurage a permis de reporter la vidange de 55 % des installations mesurées, soit 759 fosses. L’initiative implique une économie nette de 88 000 $. De plus, le suivi des résultats des mesures effectuées au cours de l’année 2012 indique que 50% des fosses dont la vidange avait été reportée d’un an ont vu leur vidange reportée d’au moins une année supplémentaire. En 2013, le coût net d’une mesure était de 12,04 $, comparativement à une vidange qui coûtait 137,47 $.
Selon M. Guy Fradette, responsable du service Environnement de la MRC, la notion de niveau élevé du liquide, de nettoyage régulier des préfiltres, des signes indiquant une défaillance du champ d’épuration ou encore des odeurs dans la maison sont souvent mal interprétés et entraînent automatiquement une demande d’une vidange.
« Le mesurage des boues et de l’écume est une méthode peu dispendieuse, très efficace et propose des économies substantielles. Elle répond au premier R des 3RV-E, soit la réduction à la source, et permet une réduction des émissions de gaz à effet de serre en réduisant la circulation de camions et la quantité de boues à traiter », complète-t-il.
La procédure permet aussi de faire un suivi plus approfondi de l’état des installations septiques et de prodiguer des conseils aux occupants pour améliorer la durée de vie de leur installation.
L’intégralité du document est disponible sur le site Internet de la MRC au http://www.mrcautray.qc.ca dans la section réservée à la vidange des fosses septiques. Pour plus d’information, les citoyens peuvent joindre le service Environnement de la MRC au 450 836-7007 poste 2547 ou par courriel au info.gmr@mrcautray.com.