Une pétition réclame l’équité en santé et services sociaux dans Lanaudière

Joliette, le 8 mars 2012 – « Il ne faut jamais oublier que, derrière les statistiques et les chiffres, il y a les gens! J’en ai assez de voir ma région être bonne dernière dans le financement de presque tous les programmes-services en santé et services sociaux. Lanaudière ne reçoit pas sa juste part des budgets québécois et pas suffisamment de permis pour accueillir davantage de médecins de famille ». C’est ainsi que Diane Therrien, citoyenne de Lanaudière, accompagnée des six députés de la région soit André Villeneuve (Berthier), Véronique Hivon (Joliette), Scott McKay (L’Assomption), Guillaume Tremblay (Masson), Nicolas Marceau (Rousseau) et Mathieu Traversy (Terrebonne), a expliqué pourquoi elle avait décidé de lancer une pétition réclamant que, en toute équité, le gouvernement du Québec mette fin au sous-financement chronique en matière de santé et de services sociaux dans Lanaudière.

André Villeneuve, député de Berthier, l’a félicitée de son initiative. « Nous appuyons totalement nos citoyens et citoyennes dans leur démarche! Aujourd’hui, nous appelons le plus grand nombre à signifier au gouvernement leur mécontentement et leurs attentes en signant cette pétition. » Après un bref historique des démarches répétées entreprises pour lutter contre cette iniquité, André Villeneuve a conclu en disant : « Par cette pétition, nous enverrons un message fort et clair au gouvernement, message qu’il lui sera difficile d’ignorer. »

De son côté, Scott McKay, député de L’Assomption, a souligné que le manque de services a parfois des conséquences très graves. Il a rappelé que, l’hiver dernier, 15 personnes âgées étaient décédées en trois mois à la suite de leur transfert du Centre hospitalier Pierre-Le Gardeur vers l’ancien hôpital, dont une partie avait été précipitamment transformée en centre d’hébergement. « Est-ce cela qu’on veut pour les citoyens de Lanaudière? Est-ce cela qu’on veut pour nos aînés? Est-ce cela qu’on voudrait pour nous, ou pour nos propres parents? » a-t-il questionné.

En référence à l’iniquité dont souffre le système de santé dans Lanaudière, quelques chiffres ont été mentionnés par Mathieu Traversy, député de Terrebonne. « Nous pouvons affirmer que les programmes troubles envahissants du développement et déficience intellectuelle connaissent un manque à gagner de 7,2 millions de dollars. Quant à celui relié à la déficience physique, il se chiffre à 4,8 millions. Si on intègre le sous-financement pour les jeunes en difficulté, on ajoute 6,9 millions à la facture. C’est alarmant! » Il a donc, lui aussi, invité la population à signer massivement la pétition mise en circulation.

D’autres problématiques ont été soulevées par Nicolas Marceau, député de Rousseau. « Quand 25 % de nos citoyens n’ont pas de médecin de famille, ce sont autant de gens qui n’ont pas accès à un service de première ligne ou à des services de prévention. Ils ont difficilement accès aux tests diagnostiques et au dépistage précoce au moment où ils en auraient besoin ; ils développent ainsi plus souvent des maladies chroniques », a-t-il relevé.
« Ce n’est un secret pour personne : les organismes communautaires font figure de parents pauvres dans le réseau du système de santé et services sociaux au Québec, a continué Guillaume Tremblay, député de Masson. Pour notre région, le programme de soutien aux organismes communautaires verse annuellement l’équivalent de 44,62 $ par personne comparativement à 57,18 $ dans l’ensemble du Québec, ce qui nous fait figurer en quatrième position avant la fin parmi les régions les moins financées. Nous ne nous plaignons pas pour rien! » a-t-il conclu.

Finalement, Véronique Hivon, députée de Joliette, a rappelé les conséquences de ce sous-financement dans les urgences : « Mes collègues ont fait la démonstration que le sous-financement chronique produit un stress réel et difficilement soutenable pour l’ensemble du réseau lanaudois. À l’urgence du CHRDL, 3441 patients sur civière ont attendu plus de 48 heures en 2010-2011, soit 20 fois plus qu’en 2002-2003. Mais lorsqu’on considère que plus de 30 % des personnes âgées de plus de 75 ans séjournent plus de 48 heures à l’urgence, alors que l’engagement du CSSSNL était de 4 %, il faut non seulement se désoler, mais comprendre que trop de personnes se retrouvent aux urgences faute d’une offre adéquate de soins de première ligne dans leur milieu de vie ou dans un établissement en manque de ressources. »

Plusieurs groupes ont promis de soutenir la signature de la pétition. Elle sera disponible dès le 8 mars sur le site de l’Assemblée nationale en format électronique et un peu partout dans Lanaudière en format papier. « Nos personnes accompagnatrices vont appliquer les premières signatures. Nous souhaitons que celles-ci se multiplient en plusieurs milliers » a conclu madame Therrien.