Une concertation active pour contrer la maltraitance faite aux aînés

JOLIETTE, LE 13 JUIN 2012 – Le 12 juin dernier, l’Agence de la santé et des services sociaux de Lanaudière organisait, en collaboration avec le ministère de la Famille et des Aînés, la Conférence régionale des élus(es) de Lanaudière ainsi que la Table des aînées et aînés de Lanaudière, une journée d’orientation régionale pour contrer la maltraitance envers les personnes aînées dans Lanaudière.

L’événement, qui se déroulait à Joliette, rassemblait quelque 80 personnes issues des milieux communautaire et institutionnel ainsi que des partenaires intersectoriels, tous préoccupés à prévenir, dépister et intervenir en matière de maltraitance faite aux aînés.

La maltraitance envers les aînés : une réalité cachée à dénoncer collectivement
Le mot de bienvenue, prononcé par Mme Lucie Leduc, présidente-directrice générale de l’Agence de la santé et des services sociaux de Lanaudière, ainsi que par M. Michel Haguette, président de la Table régionale des aînées et des aînés de Lanaudière, a donné le ton à cette journée d’orientation où on a rappelé que la maltraitance faite aux aînés est entourée de plusieurs mythes et tabous.

« Il faut donner un sens collectif à cette lutte à la maltraitance; faire en sorte que tous se sentent concernés et que chacun d’entre nous sache reconnaître ce manquement à la dignité. Ainsi, nous arriverons peut-être à y mettre un terme ou du moins à le contrer », a déclaré Mme Leduc d’entrée de jeu. De son côté, M. Haguette a rappelé aux participants l’importance de faire entendre leur voix dans le cadre de cette journée : « Vous avez maintenant la parole pour nous faire part de vos priorités pour contrer la maltraitance. Ainsi, les personnes aînées pourront continuer à exercer leur rôle de citoyenne et de citoyen, grâce à leur riche potentiel, dans des conditions sécuritaires », a-t-il mentionné.

La présentation Le réseautage : un incontournable pour lutter contre la maltraitance envers les personnes aînées a mis en lumière les grandes orientations du plan d’action gouvernemental 2010-2015 en plus d’en faire valoir les actions structurantes. Mme Louise Belzile, coordonnatrice de la Chaire de recherche sur la maltraitance envers les personnes aînées, a profité de son intervention pour détailler une série de mesures à mettre de l’avant pour contrer la maltraitance. Parmi celles-ci, elle propose d’accroître l’information sur les services et les recours offerts aux personnes âgées, d’améliorer l’offre de formation et d’outiller davantage les intervenants en plus d’intensifier la concertation. Mme Belzile a rappelé que pour assurer le continuum de services auprès des personnes âgées victimes de maltraitance, il faut que celui-ci soit établi sur de solides principes de confiance ainsi que sur des mécanismes officiels de concertation. Dans cette perspective, le travail réseau devient un incontournable.

Portrait des aînés et diagnostic entourant la maltraitance dans Lanaudière
En fin d’avant-midi, Mme Élizabeth Cadieux, coordonnatrice du Service de surveillance, recherche et évaluation à la Direction de santé publique de Lanaudière, a dressé un portrait des 65 ans et plus dans la région. Parmi ses énoncés, on note une augmentation prévue de 51 % des aînés en dix ans, entre 2011 et 2021, soit une hausse trois fois plus forte que celle de la population totale. Mme Cadieux a également mentionné qu’entre 4 % et 7 % des personnes âgées qui vivent à domicile sont « aux prises avec une forme ou une autre de maltraitance infligée par leurs proches, en particulier sur le plan matériel ou financier »1; ce qui représentait, pour la région de Lanaudière, un nombre potentiel de 1 900 à 3 300 personnes en 2006.

De son côté, la coordonnatrice régionale au dossier de la maltraitance à l’Agence de la santé et des services sociaux de Lanaudière, Mme Ghislaine Jetté, a fait état du diagnostic sur cette problématique dans Lanaudière. L’exercice a permis d’identifier des forces importantes au sein du milieu lanaudois dont la présence active d’organismes, de tables de concertation et de comités locaux tous préoccupés par l’abus et la maltraitance faite aux aînés ainsi que plusieurs municipalités engagées dans la démarche Municipalité amie des aînés. Parmi les défis énumérés, Mme Jetté note le besoin d’établir des liens entre les comités locaux et la structure régionale pour consolider les acquis, faciliter les partenariats, assurer la continuité des services et la diffusion de l’information. Des efforts doivent aussi être déployés pour la formation des intervenants et le dépistage. Finalement, le financement représente une préoccupation importante pour l’actualisation du plan d’action régional.

Orientations du plan d’action régional 2012-2015
Les ateliers et la plénière de l’après-midi ont permis de dégager les grandes orientations du plan d’action régional 2012-2015. Parmi les pistes d’action retenues, notons le rôle de la coordination régionale que l’on souhaite voir assurer la transmission de l’information afin de maintenir les liens et la concertation parmi les différents intervenants du milieu. Dans cette optique, il a également été proposé d’organiser un événement annuel sur la maltraitance et de tenir à jour un bottin des ressources. Au quotidien, on souhaite consolider les liens établis avec les partenaires de la région et développer, pour eux, des outils d’intervention auprès des aînés qu’ils croient victimes de maltraitance.

Selon Mme Jetté, cette journée d’orientation s’est avérée fructueuse; elle a été l’occasion d’établir les premiers jalons d’une action régionale dans ce dossier : « Les réseaux locaux sont déjà très actifs, il faut maintenant rassembler nos forces et miser sur la puissance d’un levier régional pour contrer la maltraitance envers les aînés. L’événement d’aujourd’hui constitue un premier pas. La dynamique qui s’en dégage me dit, qu’ensemble, nous pourrons aller plus loin et agir davantage », a-t-elle conclu.